CAMD

Historique du mouvement cooperatif à diankana.


Les difficultés économiques dans la métropole ont contraint les administrateurs à l’imposition du système des fournitures obligatoires et au paiement de l'impôt en nature pour le ravitaillement des fonctionnaires et de l’armée. Cette situation a été aggravée par l'éclatement de la deuxième guerre mondiale par la demande de soutien à l'effort de guerre. Face à la menace de torture et d'humiliation qui planait sur la tête des ménages sans main d'œuvre, des sages de Diankana ont émis en 1930 l'idée de réaliser un champ collectif pour soulager les démunis. Comme la principale denrée sollicitée était le riz, un programme de mise en valeur d'une certaine superficie (3, 8 puis 13 ha entièrement à la houe) dans l'immense plaine située à l'Est du village appelée plaine de Souba (du nom de la grande mare qui se trouve tout à fait à l'extrémité Est). Ainsi, naissait le mouvement coopératif de Diankana.

Dans le but de faciliter la réinsertion des anciens combattants et Tirailleurs Sénégalais démobilisés, de lutter contre la famine qui sévissait dans les pays à cause de la crise de main d’œuvre que la guerre a provoquée et aussi pour récompenser leur succès dans la guerre de la France contre l’Allemagne nazi, le Gouverneur Territorial de l’AOF à Dakar a introduit la culture attelée. La proposition a été relativement bien accueillie à Diankana par la mise en valeur de quelques dizaines d'hectares dans la plaine qui en compte plus de 900 ha à la rive gauche du Fleuve Milo. Progressivement, le village est passé de la culture attelée à la culture motorisée par l’achat et l’utilisation d'un tracteur.
Depuis cette époque et jusqu’en 1974 (début de la période nationale de collectivisation), le District de Diankana subvenait largement à ses besoins alimentaires, créait de la richesse dans les familles grâce à la mise à la disposition de la population villageoise d’importantes quantités de riz à prix raisonnable en période de soudure (Juillet – Août), à l’occasion des cérémonies funéraires des grandes personnes et à l’occasion des fêtes eligieuses et le mois de carême. Aussi, à travers la main d’œuvre fournie et d’autres
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formes d’aide, des villages riverains (Foussén, Kassa, Gbonkõ, et Diansoumana) tiraient de la plaine un minimum vital de leurs populations et les sous-produits de récolte faisaient de la plaine un excellent pâturage pour les animaux de la contrée en saison s èche. Des recettes de la plaine, une mosquée en dur a été construite en 1952, une école de deux classes et un magasin en 1960 et en 1968, l’achat d’un tracteur.

De nos jours, après la mise hors d’usage des tracteurs par vieillissement et manque de pièces de rechange, la faiblesse de la main d’œuvre locale à cause de l’exode rurale des jeunes, la mauvaise gestion issue du programme collectiviste de l’état imposée en 1974, Diankana n’exploite plus que 0,5 à 1% des superficies (4-6 ha) avec quelques attelages difficilement mobilisables et un rendement dérisoire à l’hectare d’environ 0,5 à 0,9 tonne. En effet, en 2006 la superficie mise en valeur n'a été que de 4 ha et en 2007, elle fut de 6 ha pour ne citer que ces deux dernières campagnes.

A partir de 1993, une prise de conscience a conduit les fils du terroir à tenter de redynamiser la coopérative par la reformulation des objectifs, entraînant du coût une formalisation de l’association par la création d’un cadre juridique dotant la structure d’un statut et règlement intérieur. La coopérative, sous cette nouvelle forme a été agréée par arrête N° A/93/3613 /MIS/DND/SENATEC du 18/05/1993 et enregistrée sous le N° 000156/MID/SED/SENATEC du 26/05/1993.

A la création de la CNOP, les dispositions statutaires des organisations paysannes ont été formalisées par l'adoption par l'assemblée nationale et la promulgation par le président de la République de la loi L/2005/014/AN. Ayant adhéré à cette structure, la CAMD a donc été restructuré pour l'adapter aux exigences de cette loi. Ainsi, les statuts et règlements intérieurs ont été révisés et l'agrément renouvelé (Récépissé n° 007/RA/KK/CAB/SERACCO du 4 Février 2009).

A l'occasion de la rencontre biannuelle des ressortissant au village en mai 2008, le conseil d'administration de l'Association pour le Développement des Initiatives à la Base (ADIB), ONG locale gérant l'ensemble des activités au niveau du village, a orienté une part importante des cotisations annuelles à la relance des activités de la coopérative pour lui permettre de mettre en valeur 20 ha au titre de la présente campagne.

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